Affiche du 1 mai et T-Shirt TARDI

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L’affiche est disponible à la boutique de la NVO à la Cgt Paris (Porte de Montreuil) au tarif de 5€ (l’unité) ansi que des T-Shirt TARDI (on bosse ici ! on vit ici ! on reste ici !) au prix de 10€ (l’unité).

Pour toute information, vous pouvez contacter la boutique au numéro suivant : 01 48 18 86 13.

 

 

 

 

Les sans-papiers et l’arme de la grève

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Le Monde
4 juillet 2008

Les sans-papiers et l’arme de la grève
Depuis le 15 avril, plus de 600 travailleurs sont en grève dans quelque quarante entreprises de l’Ile-de-France. En situation irrégulière, ils sont plus exactement des salariés ” sans papiers avec papiers “, comme les définissent les militants qui les soutiennent. Titulaires d’un vrai contrat de travail, ils cotisent à la Sécurité sociale et paient des impôts. Leur revendication ? Etre régularisés.
Pour cela, ils n’ont pas choisi d’occuper une église ou d’entamer une grève de la faim comme leurs ” aînés ” avaient l’habitude de le faire auparavant. Ils se battent à l’intérieur de leur entreprise pour avoir des papiers en règle. Une ” lutte ” initiée, organisée et menée par la CGT avec l’association Droits devant !!
 
L’origine de ce mouvement remonte à octobre 2006. A cette époque, une vingtaine de salariés de la blanchisserie industrielle Modeluxe, à Chilly-Mazarin (Essonne), viennent d’être licenciés. La direction les accuse d’avoir présenté de faux titres de séjour pour être embauchés. Les employés lui rétorquent qu’elle était tout à fait au courant d’une situation dont elle a profité. Démunis, ces travailleurs trouvent un soutien auprès de Raymond Chauveau, secrétaire général de l’union locale CGT de Massy, qui les convainc de se mettre en grève. Trois mois plus tard, en janvier 2007, le préfet de l’Essonne de l’époque, Gérard Moisselin, ancien directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était encore place Beauvau, reconnaît leur ” intégration “ et les régularise.
Pour le syndicat, c’est une découverte, une ” révolution “ : la grève peut conduire à la reconnaissance de ces ” travailleurs ” et, dès lors, à leur régularisation. Elle oblige même à prendre en compte la réalité de la situation de ces salariés qui, bien que sans papiers, ne sont pas en dehors mais insérés dans le monde du travail. Cette victoire n’échappera pas à des salariés de Buffalo Grill qui ont été ou vont être licenciés pour avoir présenté de faux papiers lors de l’embauche. Eux aussi se tournent vers M. Chauveau et lancent, en juin 2007, une grève avec occupation d’un steak-house de Viry-Châtillon, toujours dans l’Essonne. Après cinq semaines de grève, 22 sont régularisés sur la liste de 51 salariés qui avait été donnée à la préfecture. Une vingtaine d’autres le seront par la suite. Le préfet a, une nouvelle fois, reconnu, en les régularisant, la légitimité de leur revendication.
Nouvelle victoire : la grève devient bel et bien une ” arme ” pour se faire régulariser. Plus question de prouver son ancienneté sur le territoire : leurs fiches de paie suffisent. La brèche finira de s’ouvrir avec un amendement à la loi du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l’immigration, déposé par un proche de M. Sarkozy, le député UMP des Hauts-de-Seine Frédéric Lefebvre. Cet amendement de ” bon sens “, selon les termes même de son auteur, permet à un employeur de ” bonne foi “, ayant fait travailler un sans-papiers à son insu, de se tourner vers la préfecture pour demander sa régularisation.
Il a fait l’objet d’une circulaire en date du 7 janvier. Pour la CGT, c’est l’occasion de transformer les ” essais ” Modeluxe et Buffalo Grill. Avec Droits devant !!, elle lance, le 13 février, une grève de neuf cuisiniers dans le restaurant La Grande Armée, dans un quartier luxueux de Paris. Après six jours de grève, huit vont être régularisés dans le cadre de cette circulaire. Le principe d’une régularisation par le travail est acté : c’est la ” jurisprudence Grande Armée “. Le nombre de sans-papiers en France est estimé entre 200 000 et 400 000. Nul ne sait combien d’entre eux disposent - grâce à de faux papiers - d’un emploi déclaré. Mais, pour la troisième fois, une grève aboutit à des régularisations. Il ne reste qu’à convaincre des centaines d’autres travailleurs sans papiers à oser sortir de leur ” semi-clandestinité “.
” DERNIER ESPOIR ” DE RÉGULARISATION
Pour y parvenir, le syndicat et l’association écument les foyers, organisent des assemblées générales. Des Africains se syndiquent en grand nombre dans la petite union locale de Massy. Au-delà du travail, la grève est devenue leur ” dernier espoir “ pour être régularisés. Le 15 avril, ce sont d’abord 300 salariés qui se mettent en grève. Cette opération est suivie par une deuxième vague, plus importante, lancée le 20 mai. Depuis, 400 personnes ont été régularisées sur les 1 400 dossiers déposés par la CGT dans les préfectures.
Ce mouvement inédit a permis à ces étrangers illégaux de mettre l’opinion publique de leur côté. Selon un sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd’hui en France du 27 avril, 68 % des Français sont favorables à leur régularisation. ” Nous avons réussi à faire passer le mot “travailleur” avant celui de “sans-papiers” “, se félicite Jean-Claude Amara, porte-parole de Droits devant !! L’opinion publique, mais aussi des patrons, apporte un soutien de poids. Les appels à ” une régularisation massive “ - et non au ” cas par cas “, selon la politique suivie par le premier ministre, François Fillon - se multiplient, notamment chez des responsables de fédérations de la restauration et de l’hôtellerie en manque de main-d’oeuvre. ” C’est une évidence économique “, souligne même Johann Le Goff, coordinateur du récent Groupement des entreprises pour la régularisation de leurs salariés (GERS). Toutefois, dans certaines entreprises, les grévistes se comptent par dizaines. Si la totalité des employeurs assure être ” tombés des nues “ lorsqu’ils ont appris la situation illégale de leurs salariés, ils ne sont pas toujours de bonne foi. Même s’il y a une tricherie de la part de celui qui présente des faux papiers au moment de l’embauche, l’enjeu de ce mouvement est aussi de mettre en lumière une pratique qui arrange certains chefs d’entreprise. Celle d’avoir une main-d’oeuvre corvéable, qui ne compte pas ses heures supplémentaires, qui n’est pas en mesure de les réclamer sur son salaire, qui peut difficilement se plaindre… En cas de rébellion, tous savent qu’ils risquent la porte. Ainsi, une régularisation, c’est non seulement, pour le travailleur, une carte de séjour, mais aussi la reconnaissance de ses droits : salaire conventionnel, 35 heures et heures supplémentaires payées… Le chef d’entreprise perd de facto l’emprise sur son employé ultraflexible. Le gouvernement, par sa politique restrictive de l’immigration et grâce à une disposition légale - la circulaire du 7 janvier - qui se veut plus ” humaine “, a paradoxalement déplacé la lutte des sans-papiers dans le monde du travail. Ce qui a fait émerger une ” conscience de classe ” chez les travailleurs… sans papiers.

Mustapha Kessous

Service Economie & Entreprises

Courriel : kessous@lemonde.fr © Le Monde

 

 

 

 

 

Alternatives Economiques - n°269 - Mai 2008

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Le mardi 16 avril 2008, 270 travailleurs sans-papiers se sont mis en grève pour demander leur régularisation et celle de tous les sans-papiers. Cinq jours plus tard, ils étaient plus de 500. Emmenés par la CGT, ils ont occupé une douzaine de sites dans toute l’Ile-de-France: entreprises de nettoyage, restaurants, chantiers, magasins… Tous les travailleurs engagés dans ce mouvement ont des fiches de paie, versent des cotisations, paient des impôts sur le revenu… Certains d’entre eux ont été embauchés grâce à des faux papiers. Cette grève coordonnée est une première en France. Le but de l’action ? “Obliger les patrons à demander au gouvernement la régularisation des sans-papiers”, explique Didier Niel, de la CGT Paris.

Le mouvement est soutenu par la FSU, Solidaires, la Ligue des droits de l’Homme, le Gisti, SOS Racisme, le Réseau éducation sans frontières. De leur côté, 71 inspecteurs et contrôleurs du travail ont adressé une lettre à Xavier Bertrand, le ministre du Travail, pour lui demander de régulariser tous les sans-papiers qui travaillent. Des syndicats de patrons ont fait la même demande, comme le Synhorcat, le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs.

Lucie Tourette (Alternatives Economiques - n°269 - Mai 2008)

Manifestation 1 mai 2008

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Les camarades de l’entreprise MILLENIUM à la manifestation

Article 40 loi du 20 novembre 2007

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 http://www.gisti.org/IMG/pdf/norimig0800019c.pdf

 

Solidarité financière

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Pour participer à la solidarité financière des travailleurs sans papiers en grève depuis le 15 avril, vous pouvez envoyer vos dons par chéque à la CGT. Un compte au niveau National est prévu à cet efffet.

Adresse : CGT - Solidarité salariés sans papiers - Case 2-1

263, rue de Paris - 93516-MONTREUIL

Ordre : CGT / “Solidarité salariés sans papiers” 

À Paris, plus de 200 travailleurs sans papiers en grève pour les régularisations

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Le 13 février 2008, les cuisiniers “sans-papiers” du restaurant « La Grande Armée » se mettaient en grève pour exiger leur régularisation. Six jours après, en référence à la circulaire gouvernementale du 7 janvier 2008, sept, d’entre eux étaient régularisés. Deux mois plus tard, le 15 avril 2008, plus de 200 travailleurs sans-papiers entament une nouvelle grève sur leurs lieux de travail, en ayant en tête la régularisation des dizaines de milliers d’autres “sans-papiers” vivant et travaillant en France.
Depuis des décennies, les travailleurs “sans-papiers” occupent les emplois dans les 150 métiers dits « en tension » (restauration, BTP, nettoyage, jardinage, aide à la personne…), là, où, en comptant avec eux, le gouvernement reconnaît qu’il y a officiellement un manque de main-d’œuvre. Dans le même temps, ce même gouvernement veut les empêcher de travailler en leur interdisant les emplois inclus dans la liste des 150 métiers…. La grande majorité d’entre eux a des feuilles de paye, déclare ses impôts et verse aux caisses d’assurance maladie, retraite, ASSEDIC…, des cotisations, sans pouvoir prétendre en retour en avoir le bénéfice. Travaillant ici aux conditions des pays où la main d’œuvre est sous-payée, ce sont les délocalisés des branches non-délocalisables. Pour que les groupes dégagent de plus en plus de profits, ils sous-traitent en cascade. Du coup, pour que les troisièmes, voire septièmes sous-traitants récupèrent un bout de profit (qu’aura bien voulu lâcher le premier sous-traitant), on trouve en bout de chaîne des travailleurs sans droits et des travailleurs sans papiers. L’union régionale CGT d’Ile-de-France appelle à cesser “l’hypocrisie et mettre un terme à cet esclavage moderne qu’imposent les patrons à ces travailleurs. Le gouvernement et le patronat doivent prendre leurs responsabilités. Les travailleurs “sans papiers” doivent être régularisés ! Travailler dur pour nourrir sa famille, y compris quand elle est restée au pays, n’est pas un délit. Expulser le travailleur “sans papier” et priver ainsi sa famille des quelques dizaines d’€uros qu’il lui adresse chaque mois en est un, au moment où les révoltes de la faim gagnent les pays du sud,. Les “sans papiers” ne peuvent continuer à être, au quotidien, les victimes des rafles et des discriminations, à être entassés par milliers dans les indignes centres de rétention, et subir la violence et l’humiliation des expulsions. Les travailleurs “sans papiers” de ces restaurants, de ces entreprises de nettoyage, du bâtiment… ont décidé à leur tour de dire stop ! D’exiger leur régularisation. Dans cette lutte, pour l’égalité des droits, ils ont besoin de la solidarité et du soutien des citoyens et des salariés de ce pays. “